Le Furans

Le Furans,

Voilà maintenant plus d’un an que cette rivière me fait de l’oeil. Voisine du Séran, elle est beaucoup plus discrète et se laisse difficilement approcher.

En effet, le travail en amont pour repérer les abords de ce cours d’eau est délicat. Les berges du Furans sont pour la plupart privées. Il m’était donc difficile d’aborder certaines zones parfois clôturées, laissant aucune possibilité de s’approcher en voiture.

Rappel:

« Il coule entièrement dans le département de l’Ain, sur 29,4 km de longueur. Il naît au nord de la commune de La Burbanche, à proximité du lac des Hôpitaux et emprunte la direction du sud-est par la Cluse des Hôpitaux.

Le Furans baigne la ville de Belley, et se jette dans le Rhône , après avoir rencontré la dérivation de Belley, 15,1 km, sur la commune de Brens. »

Source: Wikipédia

En comparaison du Séran, son débit reste stable et régulier. Bien que son parcours total avoisine les 30km, il est préférable d’aborder le Furans en aval de la commune de Pugieu. Et pour cause, l’un de ses principaux affluents, « l’Arène » viendra renforcer significativement le débit mais également la hauteur d’eau afin d’assurer une navigation optimale sans avoir à racler constamment le fond de ce cours d’eau magnifique.

Mes amis Yannick VERICEL et Laurent NICOLET sont allés naviguer le 18 Novembre dernier avec un débit mesuré (à la station d’Arbignieu/Peyzieu) à 3,5m3/s. Je vous recommande d’ailleurs sans hésiter de vous rendre sur le site de Yannick « LyonUrbanKayak » à l’adresse suivante pour consulter leur topo:

http://www.lyonurbankayak.com/les-itineraires/topo-furans-pugieu-a-pont-de-peyzieu-15-km/

Les jours raccourcissant à vue d’oeil en cette fin d’année ne leur permettront pas de boucler leur parcours jusqu’à Brens, là où le Furans se jette dans le Rhône.

L’occasion pour moi de tenter ma chance et pourquoi pas, si les conditions le permettent (météo, créneaux horaires), de parachever leur oeuvre.

En parlant de conditions, les dernières pluies généreuses en cette fin de semaine viendront alimenter favorablement le débit afin que ce dernier flirte avec les 12m3/s.

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Un peu d’appréhension tout de même avec un tel débit, et de plus, n’ayant que partiellement repéré cette rivière, nous nous lançons malgré tout avec un ami à l’assaut du Furans en contrebas du pont de la D32A entre Pugieu et Chazey Bons.

Comme pour le Séran, on privilégiera nos kayaks Gumotex (Solar et Safari), qui seront à mes yeux parfaitement adaptés pour ce type de parcours.

Avant de prendre place avec nous à bord et au travers de ce récit, je vous inviterai à consulter régulièrement la carte associée et plus particulièrement les points kilométriques. Vous remarquerez tout de suite en zoomant dans la zone juste après le premier kilomètre, un panneau triangulaire jaune symbolisant une zone sensible, il nous faudra sortir rive gauche afin d’éviter un barrage particulièrement dangereux pour embarquer en contrebas sur la même rive. Ce sera « LE » point noir du parcours.

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barrage

Très vite, nous sommes saisis d’adrénaline à la lecture de cette rivière en amont de Chazey Bons. Ça bouge pas mal et c’est varié. Alternance entre petits seuils, quelques accélérations sur de petits dénivelés, et une couleur d’eau frôlant avec une transparence parfaite nous transportent avec délice et ce, sans aucun effort à fournir de notre part.

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Mais rapidement, à 2 km, nous voilà déjà face à notre premier embâcle. Nous sortons nos kayaks et sommes quittes pour un autre portage (le premier étant celui du barrage en aval du Km 1).

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Une fois à l’eau et quelques centaines de mètres après, se dessinent devant nos étraves les premières habitations de Chazey Bons, et curieusement, la traversée de cette commune depuis le Furans nous offre un angle de vue nouveau, agrémentant les lieux d’une beauté sans précédent. Nous sommes malheureusement rappelés à l’ordre face au monde réel à la vue de quelques berges privées ressemblant davantage à des dépotoirs pour ne pas dire des décharges sauvages, effaçant provisoirement de notre regard le côté idyllique de cette balade.

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La rivière commence à changer d’aspect au km 4. Elle devient beaucoup plus calme mais toujours aussi attrayante. Au kilomètre suivant, nous sommes comme happés par une mélodie aquatique synonyme de quelques seuils rugissants, nous invitant à les franchir et par la même occasion ajouter un peu plus de variété au parcours.

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Juste avant le Km 6, encore un autre embâcle qui nous obligera lui aussi à sortir pour porter.

Ce sera au Km 7 rive gauche, dans un champ baigné d’une luminosité généreuse reluisante au travers de quelques éclats de rosée, elles mêmes déposées sur un tapis herbeux d’un vert chlorophylle, que nous prenons la décision de faire une halte et ainsi savourer une petite pause casse croûte, profitant des derniers rayons du soleil juste avant que ce dernier ne décline pour se cacher timidement derrière un voile nuageux, annonçant malgré lui une météo capricieuse à venir.

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Les 3 kilomètres suivants ne nous offriront pas grand chose, au point même de nous lasser quelques fois. Même si la vue dégagée permet d’apercevoir le Grand Colombier au loin et son sommet partiellement enneigé, les champs agricoles jouxtant la rivière sont d’un ennui à mourrir.

Et pour ne pas arranger les choses, est ce la proximité avec l’imposante commune de Belley? Mais les quelques amas de branchages sur la rivière retiennent une quantité de déchets diverses alternant entre bouteilles en plastique, cubis de vin bas de gamme, mais également un nombre incalculable de ballons à l’effigie d’un des sports les plus populaires pratiqué par le plus grand nombre, gisant pitoyablement en ces lieux au point de rompre le charme de cette rivière. On tente malgré tout d’ajouter un peu de poésie et de joie à cette scène de désolation en s’improvisant le temps de quelques minutes une petite partie de kayak polo avec l’un de ses ballons échoué dans ces embâcles.

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Mais rapidement, une fois le Km 11 franchi, nous arrivons vers une propriété aménagée sur la rivière, domptant cette dernière au travers d’ouvrages diverses, barrages, etc…

Située sur la commune de Thoys, cette même propriété ainsi que les autres avoisinantes se gardent jalousement les abords du Furans. Et pour cause, le lieu est vraiment magique. Le ruisseau d’Armaille alimentant également notre terrain de jeu au travers de petits cours d’eau aménagés, nous offre une fois de plus une douce mélodie aquatique illustrée de courants généreux.

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En aval du Km 12, encore un autre embâcle que nous franchirons directement sur le cours d’eau au prix d’un exercice d’équilibriste sur la branche principale traversant la rivière. Il nous faudra jouer les funambules sur cette même branche pour acheminer et déplacer en aval nos kayaks.

Une fois arrivés au Km 13, changement d’ambiance sonore. Les mélodies douces de dame nature laisseront place aux notes vrombissantes d’échappements propres à la départementale 992 reliant la commune de Belley à Lyon circulant à quelques mètres de nous.

Le pont de Peyzieu au Km 15 sonnera comme une étape cruciale du parcours. En effet, le topo rédigé avec passion de Yannick s’arrête justement à ce même pont. Nous pénétrons donc une fois ce denier franchi, dans une zone inconnue pour parcourir les 3 kilomètres restants.

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La nature reprend temporairement sa place, nous faisant comprendre que la fin du parcours approche inéluctablement.

Mais contre tout attente, le Furans qui semblait se calmer reprend un peu de tonus en aval du pont de Champtel, petit hameau de Brens. Un petit seuil juste après l’ouvrage pimentera ces derniers kilomètres, ou plutôt ces dernières centaines de mètres avec des courants généreux qui se stabiliseront au Km 18 juste avant le pont de Brens qui ce dernier, une fois franchi, nous dévoilera une vue et un panorama élargis sur le Rhône et les Gorges de la Balme.

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Le Rhône, de part sa puissance et sa grandeur symbolisera la fin de cette nouvelle aventure.

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Au total, un peu plus de 18 km parcourus.

Bien que ce cours d’eau nous offre sur les premiers km une variété de paysages et de conditions de navigations riches et variées, il nous faudra progresser avec plus ou moins d’adresse au travers de branchages et d’embâcles sur les 3/4 du parcours avec un courant faible voir neutre à certains endroits.

Cependant, son niveau d’eau beaucoup plus stable que le Séran nous permettra de planifier aisément d’autres sorties sans à avoir à scruter avec inquiétude les débits enregistrés de ce dernier.

Je ne vous en dit pas davantage, et vous invite à vous délecter du regard le résumé de cette sortie en vidéo.
Bon visionnage!

CORNETTO Yves

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