Des Alpes à la Mer: Jour 12

Jour 12

Tout reste à faire…

7h30

Pour éviter un long portage et d’embarquer dans des conditions infernales, on décide avec Lionel de mettre nos kayaks à l’eau sur le canal du Rhône juste devant le camping d’Avignon. En effet, ce tronçon du fleuve rejoint vite son lit principal et la distance du trajet ne varie guère.

On se paye même le luxe de parier sur le mistral pour atteindre des vitesses folles et boucler le plus rapidement possible cette avant dernière étape. Une motivation sans faille nous envahie, mais également la certitude de terminer ce périple « facilement ».

Mais comme dit le proverbe: On ne vend pas la peau de l’ours….

Les 5 premiers kilomètres se passent sans encombres. Le vent nous accompagne, il est régulier, quelques petites rafales mais rien de bien méchant.

Seulement voilà, en fin de matinée, le mistral s’affole, il devient violent, soulève des vagues sur le Rhône, on se croirait en pleine mer. Tant que nous l’avions dans le dos, on arrivait plus ou moins à gérer notre navigation. Malgré tout, cette irrégularité influença notre vitesse pour faire tomber le GPS à une moyenne de 5 Km/h. Le barrage de Vallabrègues nous semblait loin, hors de portée. C’était très difficile psychologiquement car en plus de cela, ce barrage a une importance capitale à nos yeux car il s’agit du dernier ouvrage à franchir avant de rejoindre la mer.

Quelques kilomètres en amont, les vagues générées par le mistral commencèrent à nous frapper de travers, il fallait sans cesse corriger la gîte sous peine de finir à l’eau.

A un kilomètre avant la rampe, on décide de sortir nos kayaks quittes à porter sur une plus longue distance.

Arrivés au barrage, on constate que l’on a fait le bon choix. Des vagues impressionnantes frappent sans relâche la structure en béton.

Impossible pour l’instant de remettre à l’eau. Cette situation pourrait mettre en péril notre expédition.

Autre problème et pas des moindres, un habitué des lieux, travaillant pour la CNR nous déconseille de bivouaquer à proximité du barrage, dealers et autres personnes louches fréquentent régulièrement cet endroit à la tombée de la nuit.

Nous sommes donc cernés.

On repère malgré tout une ancienne rampe éloignée et à l’abri donnant sur un lit annexe au Rhône. La mise à l’eau risque d’être un peu délicate, mais qu’importe. On est loin de la route et de la zone fréquentée par les dealers.

On décide d’attendre un miracle pour que le mistral faiblisse un peu…

15h30.

On hésite, et finalement on tente le coup.

Direction, le dernier seuil, celui de Beaucaire, qui symbolisera par la même occasion le dernier portage de notre périple avant de rejoindre la mer.

La rampe de débarquement en amont du seuil est facile à trouver. Mais pour le reste, l’embarcation en aval se fait difficilement sur des rochers.

Bref, on passe ce seuil et on continue notre chemin. Reste maintenant à trouver un coin improvisé pour le bivouac.

En aval d’un champ d’éoliennes, on aperçoit des plages magnifiques. Je consulte mon GPS pour vérifier si elles sont loin des chemins, et en effet, rien à signaler.
Au lieu des 50 Km que l’on s’était fixé au départ, on en aura parcouru 32. Notre objectif n’a donc pas été atteint, mais le kilométrage réalisé n’est pas ridicule. On reculera par contre d’un jour notre arrivée aux Saintes Maries de la Mer pour Vendredi.

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