Jour 13
Un avant goût de victoire.
Dés le lever du soleil, nous quittons notre bivouac en direction du Petit Rhône. En amont d’Arles, le fleuve se sépare en deux:
Le Grand Rhône
Bras principal du fleuve où transite les navires commerciaux, péniches, et autres et tout le vacarme qui va avec. C’est le trajet le plus court pour rejoindre la mer.
Le Petit Rhône, celui que nous empruntons est, quand à lui beaucoup plus sauvage.
Après une petite heure à pagayer, nous voilà donc à cette intersection. Sans plus attendre nous rejoignons le Petit Rhône.
Le bruit incessant des usines et zones industrielles qui jonchaient le fleuve s’éloigne petit à petit, faisant place à un calme et une sérénité sans précédent. La planéité de l’eau est parfaite. Un vrai miroir sur lequel glisse paisiblement nos kayaks. J’entends à peine le bruit des petites vagues générées au contact de l’étrave.
Ce bras du fleuve n’a rien à voir avec le Rhône que j’ai connu jusqu’à maintenant. Il est sinueux, se dévoilant à nous timidement, toujours dans un silence absolu.
Vers midi, on arrive à une nouvelle bifurcation. Le Petit Rhône lui continu toujours son chemin, mais sur la rive droite, une écluse imposante ouvrant les portes au canal menant à Sète. On décide de faire notre pose casse croûte aux abords de cette écluse. Le soleil, qui depuis le début de notre périple se faisait timide, est maintenant écrasant. Pendant notre repas, on constate que nos réserves d’eau ne seront pas suffisantes pour aller jusqu’au bout du périple. Avec Lionel, nous nous dirigeons vers les locaux de l’écluse pour tenter notre chance. Nous rencontrons une personne fort sympathique des Voies Navigables de France qui nous vient en aide. On en profite pour discuter un peu et lui présenter notre projet et nos kayaks.
14h00.
On vise entre 45 & 50 Km pour cette journée.
Toujours dans les bras sinueux du Petit Rhône sous cette chaleur écrasante, nous continuons notre route.
17h00
Notre kilométrage visé approche. Il est temps de commencer à chercher une aire de bivouac. Autre particularité du Petit Rhône, les plages se font très rares, les abords du fleuve sont encombrés d’arbres, impossible d’y accéder.
Mais à force de patience et de persévérance, nous accostons sur ce qui sera probablement le plus beau spot de notre expédition pour passer notre dernière nuit sur le Rhône.
Au total 49 Km parcourus.
Demain, si la météo ne change pas, notre arrivée aux Saintes Maries de la Mer sera prévue pour la demie journée. Il nous reste à peine 20 Km à faire.
J’ai encore du mal à y croire. Nous sommes dans un état proche de celui d’un enfant croyant encore au Père Noël la veille du jour J.
Hâte de goûter à la finalité et la victoire de cette expédition.
Croisons les doigts.