C’est toujours un plaisir de retrouver Seyssel depuis l’eau. Cette commune rurale qui a la particularité d’être située sur deux départements limitrophes via le Rhône nous offre un panorama incroyable aux reflets majestueux et nous livre ses dernières couleurs d’automne.
Encore une sortie insolite, que l’on pourra désormais ajouter à notre tableau de chasse.
Voilà maintenant quelques semaines que je guette scrupuleusement le débit du Rhône dans l’espoir que ce dernier n’excède pas 200 m3/s (débit mesuré sous le pont de la Loi).
En effet, au delà de ce seuil, il nous sera alors impossible de remonter le fleuve à contre courant, et plus particulièrement dans le secteur du Pont de la Loi. Le débit du Vieux Rhône additionné à celui de son canal en sortie du barrage de Châtel va générer un courant important qui en plus de gagner en intensité, nous stoppera net, voir nous fera reculer comme ce fût le cas au mois de Mai l’année dernière (débit enregistré supérieur à 500 m3/s).
Nous allons au travers de ce parcours audacieux côtoyer 3 départements: l’Ain, la Savoie et la Haute Savoie. Comme je l’ai déjà conté dans ce blog, le Rhône n’est pas une frontière, c’est à mes yeux au contraire un lien profond qui nous unis tous, Bugistes (Pour ne pas dire Aindinois, nom trouvé récemment par le conseil départemental de l’Ain afin de pouvoir enfin nous nommer), Savoyards et Hauts Savoyards.
Le hasard à voulu qu’en cette journée exceptionnelle, chaque département soit représenté par un kayakiste.
Lionel, habitant Valmeinier (Savoie)
Cédric, moniteur de kayak au sein du club de Sévrier (Haute Savoie)
Moi même, habitant du Bugey (Ain)
Et en bonus… Notre ami Rikou, qui malgré un passage difficile à l’heure d’été, viendra compléter le groupe représentant son département qui n’a d’autre nom que celui du fleuve que l’on va parcourir.
Embarquement au Port de Massignieu de Rives
Le départ se fera du port de Massignieu de Rives.
C’est un lieu calme et idyllique, loin des zones où se regroupe la population et le tourisme de masse.
L’objectif est de rallier Seyssel en arpentant 23 km à contre courant principalement sur le canal de déviation afin de se réserver le meilleur (Vieux Rhône) pour la suite.
Dès le départ, Cédric prend une nette avance sur nous. En effet, de part son expérience et son embarcation taillée pour la vitesse, il est évident que nous ne boxons pas du tout dans la même catégorie.
Malgré tout, le lien entre nous se construit progressivement à mesure que nous avalons les kilomètres.
Sur le Rhône principal à hauteur de Culoz avec vue sur le Grand Colombier
Après avoir franchi sans encombres le pont SNCF de Culoz, nous voilà maintenant dans la zone tant redoutée, celle du Pont de la Loi. Malgré un débit mesuré en dessous des 200 m3/s, on ressent pleinement la force du courant. On voit l’eau défiler, nous faisant presque croire que nous gagnons en vitesse. Mais en scrutant au travers de ces reflets cristallins, nous apercevons les galets tapis au fond qui peinent à avancer sous nos yeux.
Il va falloir jouer avec les quelques contres courants générés par les piles de pont ou les berges adjacentes pour s’économiser dans cette ascension.
Une fois l’ouvrage franchi, nous rejoignons rapidement le canal de déviation pour s’extraire au plus vite des courants résiduels afin de pouvoir souffler un peu.
Petite pause en amont du Pont de la Loi sur le canal de déviation.
Notre prochain objectif, rallier le barrage de Châtel pour notre premier portage de la journée.
Les demandes en électricité étant moindres le week end, le canal en sortie du barrage présente peu de courant. La planéité parfaite de l’eau en surface nous ferait presque croire que nous naviguons sur un lac.
Rapidement, l’ouvrage convoité se dessine devant nos yeux et la rampe de débarquement apparaît quelques minutes après.
Petite pause au barrage de Châtel.
Dernière partie du canal avant de rejoindre le fleuve principal en amont du barrage de Motz. Un canal long de 5 km dont une partie est constituée d’une ligne droite quasi parfaite sur 3,5 km.
A ce niveau du parcours, le Grand Colombier qui régnait en maître sur la partie sud cèdera sa place au massif du Grand Crêt d’Eau dominant le Nord. Il en impose d’avantage avec presque 100 mètres d’écart que notre géant du Bugey.
Quelques dernières traces de neige persistent sur son sommet. Signe que malgré un soleil bien présent, il n’est pas encore temps de tomber la veste. D’ailleurs un vent frais venu du nord viendra chatouiller notre visage, parasitant légèrement notre remontée.
Nous arrivons maintenant à proximité du barrage de Motz, symbole de notre deuxième portage que nous effectuerons tout à l’heure, après avoir fait demi tour à Seyssel.
Seyssel…
Seyssel (Haute Savoie)
Cette, ou plutôt ces deux communes homonymes sont limitrophes l’une de l’autre, séparées par le Rhône.
Ces deux entités vivent en harmonie reliées par 2 ponts.
Un premier à haubans, mis en service en 1987 que nous apercevons au loin, nous guidera jusqu’à l’entrée de la ville.
Arrivée sur Seyssel avec vue sur le pont à haubans
Quand au deuxième, il ne tardera pas à se dévoiler une fois son cadet franchi.
Le « Pont de la Vierge Noire » ou « Vieux Pont de Seyssel » date de 1840 et représente un lien fort entre ces deux communes situées sur deux départements différents (Ain & Haute Savoie).
Entrée dans Seyssel avec au loin le Pont de la Vierge Noire
Je faisais référence à plusieurs reprises dans mes récits précédents sur l’émotion forte et poignante que je pouvais ressentir lors de mes traversées de Lyon en kayak. A plus petite échelle, je découvre que Seyssel, parcourue dans le sens inverse du Rhône procure autant de magie. A ce décor, s’ajoute également une ambiance calme et reposante.
Nos premiers 23 km vont prendre fin une fois le Pont de la Vierge Noire contourné. Quelques passants nous regardent, étonnés de nous voir avancer dans le sens inverse à la normale.
Seyssel sonnera comme une récompense de cette remontée à contre courant.
Une autre façon peu orthodoxe de parcourir le Rhône certes, mais le fait de revenir en arrière sur ce fleuve nous offre de nouvelles perspectives, de nouveaux paysages, de nouveaux angles de vue. Je me délecte de ces instants où ce sport que nous pratiquons, se mélange à tant de poésie.
Depuis mes premières expériences de kayakiste, j’ai toujours été frustré de ne pas pouvoir prendre d’avantage le temps nécessaire pour apprécier cette ville au fil de l’eau et lui donner la place qu’elle mérite dans mon coeur.
Majoritairement, Seyssel ne représentait qu’une étape de départ que l’on regardait à peine, préférant se focaliser vers l’issue de nos expéditions.
Cette euphorie restera dans ma tête durant tout le reste de la journée, au point de voler la vedette au Vieux Rhône que j’apprécie tant.
Nous rejoindrons d’ailleurs cette partie du fleuve après avoir englouti le repas sur les berges de Seyssel et effectué le portage traditionnel du barrage de Motz.
La succession des petits rapides assaisonnera notre parcours qui était, il faut le dire monotone sur les portions canalisées.
Le Vieux Rhône et ses petits rapides bienfaiteurs.
Nous retrouverons par la suite rapidement l’une d’entre elles que nous avons parcouru le matin, reliant Lavours à Massignieu de Rives.
Cette dernière portion nous paraîtra interminable avant de pouvoir franchir le pont reliant la commune de Cressin Rochefort à Massignieu de Rives pour ensuite apercevoir le lac du Lit Au Roi avec en arrière plan le Mont du Chat.
Rikou sur le Lac du Lit au Roi
Le compteur kilométrique atteindra les 48 km qui symboliseront la fin de notre parcours.
Quelques courbatures et ampoules aux mains, mais qu’importe, comme à l’accoutumée, cette sensation de bien être qui s’empare de nous à chaque sortie prendra le dessus, alimentant notre esprit vers de prochaines aventures.
Comme toutes les années, l’évènement Lyon kayak est incontournable en Rhône Alpes.
Cette course réunit pas moins de 1800 embarcations (Kayak, canoë, paddle), que ce soit du débutant au compétiteur averti.
Pour cette édition 2018, nous avons décidé de nous rendre à cette manifestation non pas en voiture, mais en kayak, en partant de la base nautique « Prolynx Sports » située à Seyssel au bord du Rhône.
Le Rhône…
Il sera notre compagnon et notre guide durant toute notre expédition jusqu’à Lyon. Le trajet comptabilise environ 160 Km.
Nous avions réalisé un parcours similaire en 2015 sur 4 jours.
Mais cette fois ci, nous placerons la barre un peu plus haut en diminuant le nombre de jours pour tomber à 3.
Notre duo habituel sera complété par un invité de marque : Notre cher et très respecté Rikou.
Rikou…
Déjà cité plusieurs fois dans mes récits, il a parcouru le Rhône en 2013, et s’est offert, en cette année 2018, la Loire, avec dans la foulée le tour de Bretagne… Rien que ça !!!
Jeudi 20 Septembre, 6h00 du matin.
Il fait encore nuit. Seule la lueur de nos frontales guideront nos pas… ou plutôt nos coups de pagaies.
L’étrave de nos kayaks, après avoir légèrement frotté sur la rampe d’embarquement, caresse somptueusement le Rhône encore lisse et d’une planéité parfaite.
Il fait incroyablement chaud alors que le jour ne pointe pas le bout de son nez. L’eau est tiède et l’air ambiant commence à se faire lourd.
Nous avançons dans le noir total. La lumière émise reflète sur les cygnes que nous apercevons au loin. Cette portion du parcours, je la connais par cœur, et ce n’est pas du luxe. Le risque principal en ces lieux, c’est la faible profondeur du fleuve. Si nous ne prenons pas garde, la coque de nos bateaux risque de frotter dans le limon pour ensuite nous stopper net. A certains endroits, la hauteur d’eau n’excède guère 20 cm.
Rapidement, la rampe de débarquement en amont du barrage de Motz peine à se dévoiler en cette faible luminosité.
Nos kayaks une fois sortis de l’eau, les vieux automatismes acquis l’année dernière refont surface. Tout se fait machinalement. Nous sortons nos chariots, j’emboite les roues sur l’axe ainsi que les deux barres de maintien. On soulève nos bateaux pour les présenter sur ces mêmes chariots. On ajuste la tension sur les sangles… Ca y est! L’ensemble ne fait qu’un et sans plus attendre, on achemine avec une facilité déconcertante nos embarcations en aval du barrage.
Les premières lueurs apparaissent et le ciel initialement sombre se dilue lentement avec cette lumière gagnant progressivement en intensité.
L’horizon se dégage petit à petit, nous rangeons nos frontales pour les remplacer par quelques fines couches de crème solaire.
A cet instant précis nous prenons conscience qu’une fois à l’eau, nous allons naviguer un bon moment avant notre prochain portage prévu au barrage de Brens.
Nous faisons le même choix stratégique que l’année dernière, et préférons éviter de passer par Yenne. Les portages de l’écluse de Chanaz, des seuils de Fournier, Lucey, et Yenne seront remplacés par un seul: Le barrage de Brens. Un gain de temps considérable sur la journée. La portion entre Lavours et Belley à beau être un canal aménagé, elle n’en reste pas moins agréable à parcourir.
Beaucoup de frustration en cette faible luminosité. Impossible de prendre des photos sous peine d’obtenir des clichés flous et garnis d’un bruit moucheté qui ne rendraient aucun hommage à la beauté des lieux.
Nos rythmes diffèrent légèrement mais s’adapteront rapidement. Lionel et moi même pagayons devant pendant que Rikou avance tranquillement, contemplatif et observateur. Nous surprenons deux sangliers au bord des plages de galets. Ces mêmes galets qui font le charme des îles de la Malourdie. Ils s’enfuient immédiatement à notre arrivée. Nous prenons notre temps pour observer leur course le long des berges avant que ces derniers disparaissent dans les hautes herbes.
Nous rejoignons rapidement Culoz pour apercevoir le Grand Colombier éclairé par les premiers rayons du soleil. La lumière reste mate. Rien à voir avec notre défi de Juin dernier où l’atmosphère laissait apparaître tous les détails. C’est un ciel légèrement laiteux qui se dessine devant nous. Masquant justement les quelques reliefs qui auraient pu donner un peu d’accentuation et permettre à un photographe averti d’obtenir une oeuvre quasi parfaite.
Une fois le pont de la Loi franchi, l’eau redevient lisse. La proximité du barrage de Lavours se fait sentir. Nous sommes sur la retenue d’eau et le courant devient de plus en plus faible.
Il va falloir insister d’avantage sur la pagaie pour espérer rejoindre le barrage de Brens rapidement et venir à bout des 15 kms qui nous séparent.
Mais tout se fait machinalement et d’une facilité déconcertante. Nous avançons à 7,5 Km/h de moyenne et rapidement, sans que l’on ai eu le temps de dire “Ouf” nous voilà en aval du barrage de Brens.
Soyons francs. Même si le Haut Rhône (De Genève à Lyon) reste à nos yeux l’une des plus belles parties du fleuve, ce tronçon de 10 Kms que nous allons aborder est fade et monotone. Le fleuve est large, plat, avec une vue et un horizon tellement dégagé qu’on a l’impression de pagayer sur place.
Mais c’était sans compter sur notre rythme et notre forme olympique de cette journée.
Toujours sur une moyenne de 7,5 Km/h, nous avalons cette étape d’un claquement de doigts.
Le clocher aux alentours nous le fait même savoir de ses 12 coups. Question timing, difficile de faire plus précis.
Nos GPS affichent désormais plus de 40 bornes au compteur. L’équivalent d’un bon tour du Lac du Bourget.
Après un petit portage, nous faisons escale à proximité du barrage pour notre pause repas.
Petite rencontre avec un usager de la ViaRhôna dont le visage ne nous est pas inconnu. Il s’agit de Samy du forum-kayak! Il fait exception cette journée, pour avoir laissé son embarcation de côté au profit du vélo.
On s’offre même le luxe d’une petite sieste de 20 minutes, juste avant d’aborder une des plus belles parties du fleuve…
J’hésite encore à proposer à mes compères ce petit détour par la réserve. En effet, lorsque le niveau d’eau est trop bas, ce parcours initialement idyllique peut devenir un véritable calvaire. “Pas assez d’eau” rimerait avec “kayak qui racle” voir “beaucoup de portages”.
Mais après quelques repérages des lieux, on se lance sur la rampe à canoës aménagée sur un passage à gué, porte d’entrée dans cette zone tant convoitée par chaque être en quête de calme, sérénité, et de paix.
Autre avantage de traverser la réserve, on s’économise d’un portage (le seuil des Molottes), mais aussi et surtout, cette portion du parcours se fait à l’ombre, et ce ne sera pas du luxe étant donné les fortes chaleurs que nous subissons depuis la mi journée.
Une fois le passage à gué franchi, nous voilà donc projetés dans cet univers incroyable où tout diffère du monde moderne. L’empreinte de nos congénères se fait rare. Un silence presque parfait, seule une petite brise tente de se faire entendre au travers du feuillage. Le son de la faune nous accompagne paisiblement. Le parfum ambiant… Les quelques ruissellements du Rhône qui ajoutent un peu de variété au parcours… Tous ces éléments réunis nous transportent sereinement.
Le bras principal du fleuve s’ouvre à nous pour rapidement nous acheminer à son confluent avec son canal de déviation. Nous continuons notre périple sur quelques kilomètres avant de faire escale à “Port de Groslée”.
Une étape incontournable. Ce petit village paisible, où passe la ViaRhôna nous offre toujours cette vue splendide sur le soleil couchant avec en premier plan le Rhône, traversé par un pont suspendu reliant Groslée (Ain) à Brangues (Isère).
Un ponton nous permet d’extraire nos embarcations. Cent mètres plus loin, un abri aménagé avec toilettes et point d’eau nous offrira tout le luxe nécessaire à cette première nuit de bivouac.
Kilométrage total: 64 km
Une belle étape laissant présager de belles choses pour la suite.
Fiers de vous annoncer que nous venons de boucler notre dernier défi, à savoir:
Parcourir plus de 80km sur le Rhône et le Lac du Bourget en une journée seulement.
Le projet initial, au stade encore embryonnaire à l’époque, n’avait pas grand chose à voir. Le but était de faire le tour des 4 lacs: Lac d’Annecy, Lac du Bourget, Lac d’Aiguebelette, Lac de Paladru. Un défi hors norme sur la distance (100km au total). Mais très vite on s’est heurté avec Lionel à un gros soucis logistique: Le transfert entre chaque lacs qui allait nous faire perdre énormément de temps.
On opte donc pour une autre idée: Boucler le Rhône et son canal de déviation de Virignin à Yenne, en passant par le lac du Bourget.
Tout aussi ambitieux, mais malheureusement irréalisable faute de débit trop important du fleuve qui allait compliquer fortement notre remontée à contre courant sur le canal.
Au final, le projet sera le suivant:
Départ du camping “Le Nant Matraz” à Seyssel.
Descente du Vieux Rhône jusqu’à Chanaz.
Remontée du Canal de Savières.
Le tour complet du Lac du Bourget.
Descente du Canal de Savières pour rejoindre le Vieux Rhône.
Fin du parcours au camping “Le Kanoti” à Yenne.
La date n’a pas non plus été choisie au hasard.
Samedi 23 Juin est le premier week-end après le solstice d’été. Parcourir 80 Km allait nous demander beaucoup de temps. Hors de question de terminer la nuit.
Voilà maintenant plusieurs mois que nous attendions le jour J.
Impatients d’en découdre avec ce défi hors normes.
La veille au soir, rendez vous à notre point de départ: Le camping “Le Nant Matraz”.
Camping le « Nant Matraz »
L’équipe de fadas sera constituée de Lionel, avec qui nous avions fait mûrir ce projet ambitieux.
Ludo, qui répond souvent à ce genre d’aventures. Il a le profil idéal pour mener à bien cette expédition et sera un précieux atout.
Et moi même.
La vue sur Seyssel depuis le camping est tout simplement magnifique. J’en profite pour faire quelques clichés avant le coucher du soleil.
Vue sur Seyssel
J’aime prendre le temps d’apprécier ces instants de transition.… Transition qui tranche entre cette attente interminable de voir le projet se réaliser, et les quelques heures qui précèdent avant de commencer à concrétiser ce dernier.
C’est peut être étrange de raisonner ainsi, mais on pourrait comparer ces quelques heures au dernier jour de travail de la semaine.
Ces moments d’euphorie que nous connaissons tous lorsque l’on se retourne une dernière fois pour fermer la porte de son bureau un vendredi en fin d’après midi.
Lorsque l’on monte dans sa voiture pour s’abandonner à nos projets du week end qui ont mis tant de jours à gamberger dans nos têtes.
Le bruit que fait la clé lorsqu’elle s’introduit dans le neiman, juste avant de démarrer.. On l’entend tous les jours, et pourtant, juste à cet instant, ce même bruit, à une saveur toute particulière.
C’est un sentiment que je ressens constamment la veille d’un périple ou même d’une sortie à la journée.
Vous l’aurez deviné, le sommeil aura été difficile à trouver.
Samedi 23 Juin.
4h00 du matin.
Le bruit du zip de nos toiles de tente sonne comme un départ. Comme il m’a manqué ce bruit. Il me rappelle les jours de notre périple sur le Rhône en Septembre dernier avec Lionel, mais également les autres sorties de plusieurs jours effectuées avec les membres du forum.
Tout se fait machinalement.
On plie nos sacs, les matelas sont dégonflés, les tentes rangées…
Ludo nous prépare un bon café avec sa cafetière italienne. Son goût prononcé m’enivre comme une petite mise en bouche dans un restaurant gastronomique.
Le plat principal se dévoile…
Il commence par le Rhône qui nous tend les bras.
J’ai faim!!!
Un vide énorme qui nous tarde de combler en avalant ces kilomètres qui nous attendent.
Les conditions sont, comme j’ai l’habitude de le dire: “Aux petits oignons”. Une fenêtre météo généreuse… Juste un vent du Nord qui risque de compliquer notre retour sur le lac du Bourget, mais qu’importe. Notre motivation est sans failles.
Rampe d’embarquement du camping
Le Rhône…
Nous voilà sur la rampe de mise à l’eau.
Le niveau a légèrement baissé depuis hier, mais le débit est toujours aussi important. Je l’estime visuellement à 500m3/s.
Lionel et Ludo embarquent en premiers. Ils m’attendent, immobiles dans un petit contre courant.
Je glisse mes jambes à l’intérieur de l’hiloire. Impatient de ne faire qu’un et de vivre la journée entière en symbiose avec mon kayak.
A peine sortis du contre courant, que nous voilà propulsés rapidement sur le fleuve.
Je ressens pleinement sa toute puissance. L’année dernière à la même époque, il avait une triste mine avec un débit quasi inexistant. Mais aujourd’hui il a retrouvé toute sa vigueur. C’est lui le patron, lui qui nous dictera les règles du jeu jusqu’à Chanaz.
Seyssel est splendide depuis le Rhône. Depuis mes débuts de kayakiste, je ne compte que sur les doigts d’une seule main les fois où j’ai côtoyé ces lieux sur le Rhône.
Le vieux pont de Seyssel
Je tente quelques clichés de cet instant inédit. Il fait encore nuit et le jour apparaît timidement. Le jeu des lumières du vieux pont sur le cours d’eau ajoute du relief au fleuve qui renvoie cette même lumière un peu partout. J’essaye de restituer le plus fidèlement possible ce spectacle dans ma Gopro. Pas évident à vrai dire. La faible luminosité et le courant important m’obligent à rester vigilant.
En moins de temps qu’il ne le fallait, nous voici à la rampe du barrage de Motz pour notre premier portage.Ce sera le plus long de la journée. En prévision avec Lionel, on avait décidé de ne pas s’encombrer de chariots, mais au final, nous regretterons notre choix en prenant un temps fou à porter nos embarcations. En refusant cette solution stratégique par peur d’être trop encombrés, nous allons perdre de précieuses minutes sur notre timing.
Embarquement en aval du barrage de Motz
Mais c’était sans compter sur le débit incroyable du Rhône.
Une fois à l’eau, nous sommes à nouveau portés par le courant généreux et soutenu du fleuve. Le kilométrage de la journée étant à peine entamé que nous pulvérisons notre propre record de vitesse sur la portion Motz Chanaz.
Le Rhône ne cesse de me surprendre. A chaque fois que je lui rend visite, il m’offre un visage différent. Il change sans arrêt d’aspect. Je ne m’en lasse jamais.
Ludo parvient même sans forcer à faire une pointe de 20 Km/h. Nôtre vitesse moyenne oscille entre 9 et 10 Km/h.
Juste avant d’aborder Culoz, on assiste à un spectacle grandiose.
Le lever du soleil.
Sur le Grand Colombier, la bande d’ombre le recouvrant s’abaisse à mesure que le soleil prend de l’ampleur. Elle glisse tout le long pour s’évanouir au pied de la montagne. La lumière est incroyablement belle. Elle est douce, laissant entrevoir toutes les facettes du paysage baignant dans ses rayons. A cette heure, l’atmosphère n’est pas encore laiteux. Tout est clair, parsemé de détails aussi infimes soient ils.
Lever de soleil sur le vieux Rhône
S’ajoute à ce spectacle visuel, une ambiance sereine. Peu de bruit à cet heure ci. Nos congénères sont encore couchés. Nous sommes seuls, intimement liés à la nature qui se dévoile à nous timidement. Elle nous offre en primeur son plus beau visage en ce début de journée.
Le Grand Colombier, comme à son habitude nous domine jusqu’à Chanaz. Il a revêtu pour cette journée exceptionnelle sa plus belle panoplie d’arbres garnis d’un vert chatoyant à souhait. Un délice pour les yeux.
Le Grand Colombier
Chanaz se dessine désormais devant nous. Rapidement, nous extrayons nos kayaks de l’eau pour le portage traditionnel qui nous fera quitter le Rhône et aborder ainsi le canal de Savières.
On se retourne face au Grand Colombier admiratifs devant la première étape de notre parcours accomplie. Un Rhône qui aura défilé à vitesse grand V, sans qu’on ai eu le temps de s’en apercevoir. Cela augure de belles choses pour la suite. Cette vitesse inespérée nous a fait gagner un temps précieux sur notre timing.
Portage entre le Rhône et le Canal de Savières
Le Canal de Savières…
Il est un des rares cours d’eau dont le courant peut s’inverser. En temps normal, le Lac du Bourget se déverse dans le Rhône via ce canal. Mais lorsque le fleuve est en crue. C’est le phénomène inverse qui se produit. Le Lac sert alors de réserve tampon pour absorber le surplus du Rhône.
Par chance aujourd’hui, le courant sera quasi nul.
Le village de Chanaz est d’un calme olympien. Personne à l’horizon.
Nous remontons paisiblement le canal en direction du lac. Le décor est comme bloqué dans le temps. Nous prenons quelques minutes pour s’arrêter quelques instants. Tout est immobile. Même l’eau sur laquelle nous nous trouvons ondule à peine. Un vrai miroir d’une perfection absolue. Nos kayaks se figent dans cette ambiance étrange.
Canal de Savières
Très vite, nous arrivons à l’embouchure du lac. Notre deuxième étape est maintenant bouclée, et il va falloir maintenant s’atteler au plus gros morceau de notre parcours:
Le Lac du Bourget…
Au Nord du Lac du Bourget
Le tour complet est estimé à 40 kilomètres.
Un vent du Nord commence à gagner en intensité. On ne le ressent pas pour l’instant, protégés par les reliefs et les roselières, mais on l’entend s’affoler, siffler bruyamment au travers de chaque roseau.
Lionel longeant les roselières
On choisit volontairement de parcourir en premier la rive Est du lac. Beaucoup moins attractive visuellement que la partie sauvage à l’Ouest. Notre mental sera ainsi préservé au retour. D’autant qu’il se fera par vent de face et nous fera perdre par la même occasion les quelques dizaines de minutes gagnées précieusement sur le Rhône.
Le Rocher, surplombé par le Château de Châtillon, le port et la plage du même nom défileront rapidement sous nos yeux. Pas le temps de flâner comme à l’accoutumée.
Le Port de Châtillon
Cap maintenant au Sud du lac. Une petite brise nous porte sur quelques vaguelettes, nous permettant ainsi d’avancer relativement facilement tout en s’épargnant du moindre effort.
Ludo, de part son embarcation taillée pour la vitesse et son coup de pagaie fluide, et redoutablement efficace, prend une nette avance sur Lionel et moi.
Il nous attendra un peu plus loin sur une petite plage de Brison.
32 Km au compteur. Un petit coup de faim nous guette. On décide de s’arrêter et prendre une petite collation. Quelques oeufs brouillés, abricots secs feront l’affaire.
On repart aussitôt. Nous sommes à présent dans la baie de Grésine. Cette anse, souvent prisée des pêcheurs en bateau sera déserte aujourd’hui. Pas étonnant, le vent commence à forcir, le lac se forme, les vagues grossissent et commencent à moutonner.
Le vent a beau être de notre côté, naviguer dans ses conditions me demande beaucoup d’effort pour corriger ma trajectoire, malgré la présence du gouvernail. Les vagues me poussent, me faisant légèrement partir en surf. Très bon pour l’accélération, mais cela se complique lorsque cette même vague me passe devant. Mon kayak “colle” alors sur l’eau, et se fait ballotter de gauche à droite, il perd sa notion directeur, et je dois pagayer d’avantage pour le recentrer et garder le cap.
On passe devant Aix les Bains. Beaucoup de monde, beaucoup de bruit, des joggueurs, des cyclistes, des voitures, et même des kitesurfeurs venus profiter du bénéfice du vent et se laisser porter par leur aile plusieurs mètres au dessus du lac.
Aix les Bains
On est loin, très loin de cette tranquillité majestueuse de ce début de journée.
L’écart avec mes compagnons se creuse à mesure que nous avançons.
Ludo est en tête, j’ai même du mal à le distinguer. Quand à Lionel, il est dans son sillage mais garde un rythme très soutenu. Je peine à le suivre. J’arrive de temps en temps à pagayer juste derrière lui et prendre de temps en temps son aspiration pour récupérer un peu mais rien à faire. On ressent tout de suite notre différence de niveau. Cela sent la Dordogne intégrale à plein nez. Cette course folle de 130 kilomètres à laquelle Ludo et Lionel ont déjà participé, ce qui leur apporte un bénéfice énorme sur leur vitesse et leur endurance.
Au Sud du lac du Bourget
Je pourrais être frustré, mais il n’en est rien.
Au contraire…
Plutôt que d’essayer de les suivre désespérément, je me recentre sur moi même et trouve mon propre rythme. D’autant que je commence à ressentir une légère douleur à mon bras droit. Je préfère donc me ménager un peu pour ne pas mettre en péril ce défi. De toute façon, nous allons arriver au bout du lac pour casser la croûte.
On avoisine les 50 Km. Très bon pour le moral, nous avons effectué plus de la moitié de notre parcours.
Pour la pause déjeuner, nous jetterons notre dévolu sur une petite plage à proximité de l’embouchure de la Leysse.
Pause casse croûte
Mes jambes engourdies, je prends le temps de marcher un peu et contemple le paysage d’une beauté exceptionnelle.
Difficile de croire que nous sommes sur le lac du Bourget. Les couleurs, et le bleu turquoise de l’eau nous feraient presque penser que nous nous sommes échoués aux Bahamas.
Plage de sable à l’embouchure de la Leysse
On pourrait croire qu’après tant de kilomètres avalés, l’intérieur de mon estomac présenterai un vide abyssal, mais curieusement, l’appétit n’était pas au rendez vous. Je prends tout de même le temps de savourer une salade piémontaise.
Retour au Nord du Lac…
Aller!!! On se motive un bon coup, et on garde le moral!!!
Du moral, on en aura besoin pour venir à bout des 18 kilomètres qui nous séparent du canal de Savières. Et le tout, avec un vent de face gagnant toujours en intensité.
On cesse de se poser moultes questions. Il est temps de débrancher nos cerveaux, faire le vide et ne penser à rien. Dans des conditions pareilles, l’erreur monumentale, qui pourrait être fatale, serait de regarder sans cesse notre GPS, consulter le kilométrage restant, notre vitesse, etc…. Le temps n’en serait qu’allongé et notre motivation fondrait comme neige au soleil.
Plage du Bourget du Lac
Très vite, Ludo, en tête impose son rythme. Lionel le suit de près, profitant des petits courants générés par la pagaie de son prédécesseur pour rester dans l’aspiration.
A la troisième place, je fais de même avec Lionel.
Maison bourgeoise avec en arrière plan le château de Bourdeau
A cet instant, je comprends désormais que je n’ai plus le choix.
Malgré mon endurance et mes capacités physiques en dessous des leurs, je dois tenir… Pire, je dois même aller au delà de ce que j’ai pu fournir comme efforts jusqu’à présent. Quelques prémices d’ampoules commençaient à faire leur apparition sur mes phalanges.
J’avais l’impression de tenir à la place de ma pagaie un morceau de ferraille chauffé à blanc.
Ce qui va alors se passer entre nous est comparable à un groupe d’alpinistes lors d’une ascension d’un sommet, encordés. Le courant généré entre nos kayaks représentent le lien qui nous unit. Il faut à tout prix maintenir ce lien sans le rompre.
Quelques passants au bord du lac nous regardent estomaqués. Ne comprenant pas notre démarche de remonter face au vent. Les embarcations à propulsion humaine que nous croisons vont toutes à contre sens.
Je fonctionne désormais comme une machine, commençant à m’habituer au rythme infligé par un Ludo chef d’orchestre. J’ai comme l’impression de ne plus avoir le contrôle sur mon corps. Il réagit tout seul, avec instinct.
On tient bon pendant une dizaine de kilomètres, et notre salut viendra du vent, qui d’un seul coup s’estompera sans prévenir.
Le lac redevient d’huile. Nous apercevons l’Abbaye d’Hautecombe à quelques centaines de mètres.
L’Abbaye d’Hautecombe
Petite pause juste avant de franchir ce monument religieux, un des plus beaux symboles incontournables du lac.
Ludo sort à nouveau sa petite cafetière italienne et nous prépare encore un bon remontant.
Ludo et sa fidèle cafetière italienne
L’abbaye se franchit sans encombres, Conjux viendra juste après, et nous terminerons le tour du lac en longeant les roselières avant de rejoindre à nouveau le canal de Savières.
Cette troisième étape aura été intense, tant en kilomètres parcourus que la fatigue accumulée. Le GPS affiche presque 70 Km. Un dernier coup d’oeil sur le lac, fiers d’avoir accompli cet exploit. Reste à rejoindre maintenant le Rhône et boucler majestueusement ce défi.
Retour sur le canal de Savières…
Rien à voir avec la sérénité de ce matin. On croise régulièrement des bateaux, profitant même de certains, empruntant le même sens que nous, de leur aspiration pour gagner en vitesse et s’économiser un peu.
Rapidement, on traverse à nouveau Chanaz, mais cette fois ci, il nous faut rejoindre le barrage de Savières pour le deuxième portage de notre aventure.
Chanaz
Le Rhône nous tend les bras et nous offre à nouveau son courant libérateur, qui nous sera d’une grande aide.
Le Rhône…
Dernière partie de notre défi. On a largement dépassé les 70 Km, je pulvérise par la même occasion mon propre record personnel sur la plus longue distance parcourue en une journée.
Curieusement, avec un peu de déception, le débit du fleuve en aval du barrage n’a rien à voir avec ce que l’on a pu profiter le matin. Il va falloir pagayer efficacement pour arriver au bout.
Le Vieux Rhône
Devant nous le seuil de Fournier. Je décide, malgré la fatigue qui me guette, de franchir ce seuil et m’économiser ainsi d’un portage. Un sans fautes.
En amont de Lucey, nous apercevons les derniers rayons du soleil éclairer majestueusement la dent du chat ainsi que le vignoble de Jongieux.
Lucey
Je choisi volontairement de ne pas franchir le seuil de Lucey. Difficile de trouver un passage fiable, et vu mon état, ce ne serait pas raisonnable.
Ce seuil sera le symbole de notre dernier portage. La mise à l’eau en aval sonne comme un soulagement.
Seuil de Lucey
Le soleil commence à nous tirer sa révérence sous un ciel légèrement laiteux.
Notre périple va désormais toucher à sa fin.
On reprend sur quelques kilomètres pour en finir, notre rythme frénétique avec une intensité proportionnelle à notre niveau d’énergie restant.
Dernière ligne droite…
Au loin, le camping et base de loisirs le “Kanoti”.
La rampe de débarquement sonnera la fin de notre défi.
On sort, tout engourdis de nos kayaks.
Mon corps est vidé, je suis envahi de courbatures. J’ai l’impression qu’il ne m’appartient plus. Mais dans ma tête, une euphorie me soulève, me fait planer au dessus de tout.
Nous nous retournons face au Rhône. Face à tout ce parcours réalisé. Ce projet enfin mené à bout.
On emmène désormais nos kayaks au camping, où nous retrouvons Mathieu, le gérant.
Je ne le remercierai jamais assez pour sa disponibilité et sa gentillesse.
Petite photo de nous trois et nos kayaks pour clôturer dignement cette aventure.
Camping le Kanoti à Yenne
J’espère que vous avez eu le courage de lire ce compte rendu jusqu’au bout.
Une fois de plus, nous avons dépassé nos limites, mais ce genre d’aventure et de défis, certes poussés à l’extrême, nous passionnent, et permettent de mettre en valeur la pratique du kayak de mer en Rhône Alpes.
A très bientôt!
CORNETTO Yves
Ci dessous, la totalité des photos de notre journée.
Comme toutes les années, ce week end n’est pas anodin… On perd une heure de sommeil pour passer à l’heure d’été.
Rendez vous à 9h15 au parking de Surjoux avec l’équipe Randovive animée par Yannick VERICEL.
Difficile de résister à tant de nostalgie…
Je repense forcément à notre première nuit de bivouac au cours de notre descente du Rhône de Genève aux Saintes Maries de la Mer avec Lionel. Nous avions choisi cet endroit précis.
Impatient également de retrouver Yannick. Qui a eu la gentillesse de me donner beaucoup d’infos pour passer Lyon et plus particulièrement Feyssine au cours de notre cinquième étape. Il nous avait d’ailleurs offert un repas de roi à notre bivouac à la confluence Ain / Rhône.
Le Rhône…
Ce lien que j’ai tissé avec ce fleuve au cours de ces 560 Km continue de résonner…
Il ne cesse de me surprendre. Son lit change constamment au rythme des ouvrages hydroélectriques, m’offrant ainsi sur un même parcours plusieurs visages.
Yannick à pour habitude de faire des parcours en mode « reconnaissance », découvrir les lieux, et les différents cours d’eau pour ensuite proposer des balades hors du commun à sa future clientèle.
Il propose régulièrement à quelques passionnés de l’accompagner dans cette entreprise.
Je fais justement connaissance avec le groupe: Jacques, Emmanuel, et Nicolas.
L’alchimie prend rapidement. Nous partageons tous cette envie de contact privilégié avec dame nature.
Pour cette journée amputée d’une heure, nous décidions de voyager dans le temps, et de remonter 2000 ans en arrière à l’époque gallo romaine.
Au programme, peu de navigation. Nos embarcations vont surtout nous permettre d’accéder beaucoup plus facilement que par voie terrestre aux anciennes mines de pierres blanches.
Elles sont nombreuses, et si le kayakiste/céiste n’est pas avertit, il se laissera porter par le fleuve sans avoir conscience de passer à côté de réalisations extraordinaires.
Ces pierres blanches extraites jusqu’en 65 après JC on servi principalement à la construction de Lyon (Lugdunum).
Mais également à la restauration de l’Abbaye d’Hautecombe dans les années 1800.
Je ne vous en dit pas d’avantage, et vous laisse contempler les photos qui parleront d’elles mêmes.
Pour les curieux qui auront envie de tenter l’aventure, rendez vous sur les liens suivants: